ROSE, RENONCE À TON NOM: QUENTIN DEROUET

Overview
QUENTIN DEROUET Sans titre, 2022 Rose sur toile Rose on canvas 97 x 130 cm 38 1/4 x 51 1/8 in
QUENTIN DEROUET
Sans titre, 2022
Rose sur toile
Rose on canvas
97 x 130 cm
38 1/4 x 51 1/8 in
Il est des œuvres qui vous laissent bouche-bée, muet, comme si le silence était utile pour les approcher. Les œuvres de Quentin Derouet font partie de celles-ci. Ce n’est pas un silence inquiétant, mais une douce sérénité, une impression d’infini. Que nous étions seuls. Que nous étions bien.
Léo Panico-Djoued, Jeunes Critiques d’Art, 2017
Pour l’exposition Rose, renonce à ton nom, Quentin Derouet fait trace et écrit le vers unique d’un poème sans mots, archaïque et essentiel. Loin d’une gestuelle lyrique, c’est une mélodie douce et amoureuse qui se joue ici. Rien n’est caché, tout est offert avec pudeur au regardeur. 

Les œuvres créées par Quentin Derouet sont issues de la rencontre d’un bouton de rose frais sur la toile. Du bois, les fibres du coton, une rose. Et pourtant les variations sont nombreuses, ces rendez-vous, uniques. Le trait résonne depuis les premières peintures pariétales et déjà nous dépasse. Il se donne à voir pour ce qu’il est : un point qui fait tache et s’étend, une brèche à travers laquelle se dévoile une histoire de la peinture. Il y a de l’essence dans ces traits las, une honnêteté, une fragilité nécessaire. Rose, renonce à ton nom fatigué. Ton histoire est aussi ton fardeau. 

La trace résulte de l’effacement de la fleur. Décharger le symbole, gommer pour inventer à nouveau. En faisant cela, Quentin Derouet embrasse le monde par le biais d’une intervention minime sur les toiles suspendues aux murs de la galerie. Nous sommes cernés par ces traits qui sont la cellule primitive du travail de l’artiste, de l’écriture même. Et si tout ce qui devait être dit l’était avec un trait ? 

Un jour viendra où la rose passera. Du rouge, au violet, les traits s’oxyderont jusqu’au noir, dans un siècle au moins. Le temps se sédimentera, lentement, sur les pores de la toile pour créer de nouveaux rythmes, de nouvelles danses.

 

Léo Panico-Djoued

 

For the exhibition Rose, renonce à ton nom (Rose, give up your name), Quentin Derouet draws and writes the single line of a wordless, archaic and essential poem. Far from a lyrical gesture, it is a gentle, loving melody that is played out here. Nothing is hidden, everything is offered to the viewer with modesty.
The works created by Quentin Derouet come from the encounter of a fresh rosebud on canvas.
Wood, cotton fibres, a rose. And yet the variations are numerous, these encounters unique. The line echoes from the earliest cave paintings and is already beyond us. We see it for what it is: a dot that stains and spreads, a breach through which a history of painting is revealed. There is essence in these weary strokes, an honesty, a necessary fragility. Rose, give up your tired name. Your history is also your burden.
The trace results from the erasure of the flower. Unburden the symbol, erase to invent anew. In doing so, Quentin Derouet embraces the world through a minimal intervention on the canvases hanging on the gallery walls. We are surrounded by these strokes, which are the primitive cell of the artist's work, of writing itself. What if everything that needed to be said was said with a line?

The day will come when the rose will fade. From red to purple, the strokes will oxidise to black, in a century at least. Time will slowly settle on the pores of the canvas to create new rhythms, new dances.

Léo Panico-Djoued

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