FEUILLES MORTES: JACQUES PRÉVERT

Overview

«Jacques Prévert est l’ami intime des fleurs vivantes 1  », Henri Matisse 1948.

 

Jacques Prévert né le 4 février 1900. Dès son plus jeune âge il s’intéresse aux artistes,  découvre les Impressionnistes ou le « rouge si rouge » de Van Gogh qui le bouleverse.

Dans les années 1920, 54 rue du Château, à Montparnasse, il devient « celui qui rouge de cœur 2 » invente le terme de cadavre exquis comme membre fondateur du surréalisme, aux cotés de Yves Tanguy, Marcel Duhamel, Alberto Giacometti, Max Ernst…

Prévert commence à écrire et sera ensuite le scénariste et dialoguiste de grands films français des années 1935-1945 : «Le Quai des brumes», «Les Enfants du paradis» et «Les Portes de la nuit» de Marcel Carné, «Le Crime de Monsieur Lange» de Jean Renoir.

Le lien entre Jacques Prévert et les arts est incontestable ; il se lit dans ses ouvrages et ses textes, entre poésie et critique d’art. Dès 1939, A Saint-Paul-de-Vence, Jacques Prévert se lie d’amitié avec Picasso, Chagall, Braque, Miro, Bonnard, Calder, Matisse tous entourés des Maeght et d’artistes plus confidentiels d’art brut. Plus tard, Prévert côtoie certains membres de Cobra comme Asger Jorn ou de la Figuration Narrative.

A coté de ses écrits, paroles de chansons, dialogues ou de sa poésie, Jacques Prévert met au point une œuvre visuelle importante et remarquable : collages, dessins, manuscrits illustrés, planches dessinées pour des scénarios, Ephémérides.

À partir de la fin des années 1950, installé Cité Véron avec Boris Vian, il met en place un protocole tout à fait singulier : les Ephémérides enluminées. Faisant office d’agenda, il y inscrit son emploi du temps, ses rendez-vous et quelques pensées. Influencé plastiquement par ses rencontres artistiques, et plus particulièrement celles de Picasso et Miro, il orne ses feuillets d’une puissante palette de couleurs avec des fleurs, toutes différentes, réalisées au feutre, aux pastels et aux crayons de couleurs. 

Les Ephémérides sont, par leur douce répétition, une œuvre délicate et joyeuse qui dévoile toute l’initmité de son auteur. Ils sont les images du temps qui passe, chaque Ephéméride faisant d’une fleur et d’un ensemble de rendez-vous une journée unique.

Jacques Prévert, derrière cette série pleine de candeur, n’annonce-t-il pas les oeuvres protocolaires et conceptuelles des années 1960 - telles que celles d’On Kawara - ou l’un des enjeux fondamental de l’art de la seconde moitié du XXème siècle : le souhait de lier l’art et la vie.

 

Dédicace de Matisse à Jacques Prévert, Noël 1948, dans la Revue Verve, vol. VI, n°21 et 22, œuvre de Matisse, Vence, 1944-48

André Breton, Dictionnaire abrégé du surréalisme, Paris, Galerie des Beaux-Arts, 1938. En référence à l’activisme et la sensibilité toute picturale de Jacques Prévert.

 

"Jacques Prévert is the intimate friend of living flowers 1", Henri Matisse 1948.

 

Jacques Prévert was born on 4 February 1900. From an early age he was interested in artists, discovering the Impressionists and Van Gogh's "red so red", which moved him. In the 1920s, at 54 rue du Château in Montparnasse, he became "the one with the red heart 2", inventing the term "cadavre exquis" as a founding member of Surrealism, alongside Yves Tanguy, Marcel Duhamel, Alberto Giacometti and Max Ernst. Prévert began writing and went on to write scripts and dialogues for some of the great French films of 1935-1945: Marcel Carné's "Le Quai des brumes", "Les Enfants du paradis" and "Les Portes de la nuit", and Jean Renoir's "Le Crime de Monsieur Lange".
The link between Jacques Prévert and the arts is undeniable; it can be seen in his works and texts, between poetry and art criticism. As early as 1939, in Saint-Paul-de-Vence, Jacques Prévert befriended Picasso, Chagall, Braque, Miro, Bonnard, Calder and Matisse, all of them surrounded by the Maeght family and more confidential artists of art brut. Later, Prévert rubbed shoulders with certain members of Cobra, such as Asger Jorn, and Figuration Narrative.
Alongside his writing, song lyrics, dialogues and poetry, Jacques Prévert developed a large and remarkable body of visual work: collages, drawings, illustrated manuscripts, sketches for screenplays and Ephémérides. 
At the end of the 1950s, when he moved to Cité Véron with Boris Vian, he set up a highly unusual protocol: the Ephémérides enluminées. Using them as a diary, he wrote down his schedule, his appointments and a few thoughts. Influenced by his artistic encounters, particularly with Picasso and Miro, he adorned his sheets with a powerful palette of colours, with flowers, all different, painted with felt-tip pens, pastels and coloured pencils. With their gentle repetition, the Ephemerides are a delicate, joyful work that reveals all the originality of its author. They are images of the passage of time, each Ephemeris turning a flower and a set of appointments into a unique day.
Jacques Prévert, behind this series full of candour, is not foreshadowing the formal and conceptual works of the 1960s - such as those by On Kawara - or one of the fundamental issues of art in the second half of the twentieth century: the desire to link art and life.
Installation Views
Works