LES FURTIFS

30 March - 24 June 2023 
Commissariat Quentin Derouet


Eugénie Bachelot-Prévert - Eric Bauer - Alexander Calder - Martin Creed - Emilienne Delacroix - Mathilde Denize - Quentin Derouet - Pauline-Rose Dumas - Gérard Fromanger - Asger Jorn - On Kawara - Erin Lawlor - Robert Malaval - Joan Miró - Flora Moscovici - Yoko Ono - Pablo Picasso - Jacques Prévert - Antonio Recalcati - Ugo Rondinone - Stéphanie Saadé - Daniel Spoerri - Claude Viallat - Aurélia Zahedi

 


 

 

Les furtifs est la première exposition que la galerie Pauline Pavec propose dans l’Appartement de Jacques Prévert. Situé au fond de la Cité Véron, derrière les ailes du Moulin Rouge, cet appartement, dont la décoration intérieure a été confiée à Jacques Couëlle et où Prévert s’est installé en 1955, ouvre ses portes pour la première fois au public.

 

C’est un lieu unique, chargé d’histoire et de poésie, que la Succession Jacques Prévert a protégé depuis le décès de l’artiste. Sa collection, ses objets, ses archives, son mobilier et ses babioles, tout l’univers de l’artiste réside encore entre les murs du 6 bis Cité Véron.

 

L’exposition Les furtifs a été pensée par la Galerie Pauline Pavec comme une chasse au trésor. Au coeur de l’intimité de l’Appartement de Jacques Prévert, elle a invité des artistes contemporains a dialoguer avec discrétion, à travers des oeuvres humbles, au sein de l’univers du poète dans un but tout simple : mettre en éveil l’Appartement et ses visiteurs.

 

Elle propose ainsi un voyage au coeur du royaume extraordinaire et magique de Prévert. Dans un espace où la frontière entre le banal et le merveilleux s’évapore, la vision du visiteur se voit rapidement brouillée et malmenée et les associations entre objets du quotidien et oeuvres d’art se font fécondes. Il n’est question que de plaisir lors de cette visite hors du temps où s’entremêlent passé et présent, moderne et contemporain.

Puisque toute verticalité disparait dans l’approche des objets au sein de ce lieu terriblement inventif, on a la joie de découvrir le portrait de Prévert par Picasso, les oeuvres sur bois d’Emilienne Delacroix, une miniature de l’artiste franco-iranienne Aurélia Zahedi, une céramique d’Asger Jorn ou une installation in situ de Eugénie Bachelot Prévert. La délicatesse des clefs de Stéphanie Saadé dialogue avec la serrure en bronze d’Ugo Rondinone, les assemblages de Daniel Spoerri, Claude Viallat et Eric Bauer font écho aux sculptures pauvres de Prévert et à ses collages surréalistes.

 

Les furtifs permet aussi le dialogue entre les Ephémérides du poète et une carte postale d’On Kawara, I got up at, datée de 1978, l’année qui suivie la disparition de Prévert. Le temps passe et les traces persistent, à travers le bronze doré de Quentin Derouet qui fige dans le temps les pas d’un dinosaure. Les aiguilles du cadran de Pauline-Rose Dumas quant à elles, rendent hommage avec poésie à l’habitant des lieux.

Enfin, l’exposition permet aussi un jeu de ping pong, entre les icônes sur toile ou sur bois de Mathilde Denize, Erin Lawlor et Flora Moscovici et les oeuvres colorées de Calder, Miró ou celle plus pop de Robert Malaval. Sur le bureau de l’écrivain, scénariste et parolier, entre ses crayons, pastels et son paquet de Gitane bleu, une sculpture de papier de Martin Creed et une phrase de Yoko Ono « Listen to the sound of the Earth turning ».

 

Les furtifs invite donc le visiteur à regarder chaque objet comme une potentielle œuvre d’art. Dans cette grande chasse au trésor il n’y a finalement aucun butin à trouver, ce que chacun remporte en quittant les lieux c’est la chance d’avoir posé un regard éveillé sur tout ce qui nous entoure.